Armide enlève Renaud

Atelier de Raphaël de La Planche, Paris, faubourg Saint-Germain, Armide enlève Renaud, après 1633, tiré de l’Histoire de Renaud et Armide, laine et soie, 305 × 432 cm, collection Fondation Étrillard

Portego

Palazzo Vendramin Grimani, 2022

  • Sujet : tiré de La Jérusalem délivrée de Torquato Tasso (dit le Tasse), poème épique relatant l’histoire romancée de la première croisade (1095-1099) dont la première édition complète date de 1581. Chant XIV, 68.
  • Auteur du modèle : Simon Vouet, en 1631.
  • Lieu de tissage : Paris, faubourg Saint-Germain, atelier de Raphaël de La Planche, tissage après 1633, laine et soie, 305 x 432 cm

Le chevalier chrétien Renaud, ayant tué un autre croisé lors d’une dispute, s’enfuit de son camp. En chemin, il rencontre les chevaliers qui ont été séduits par la perfide magicienne Armide, princesse musulmane, et l’ont suivie. Celle-ci, en effet, était arrivée peu avant, sous prétexte de demander de l’aide, rencontrer Godefroy de Bouillon, chef de cette armée de croisés venue pour tenter de conquérir Jérusalem. Ces croisés étaient en réalité devenus ses esclaves. Renaud décide alors de tuer leur escorte et les délivre, s’attirant ainsi les foudres d’Armide. Souhaitant se venger du héros, elle l’enchante par un discours qui le plonge dans un sommeil profond. Mais alors qu’elle s’apprête à le poignarder, elle s’en éprend. Suit alors le passage ici illustré : Armide enchaîne Renaud par des liens végétaux et l’emmène endormi vers son char attelé à proximité, ici avec l’aide d’une assistante, afin de se rendre dans une île enchantée. La bordure de la pièce est formée de rinceaux de feuilles sur fond bleu interrompus aux angles supérieurs par une Victoire et aux angles inférieurs par des putti jouant. Cette tenture connut un vif succès à l’époque de Louis XIII : elle fut tissée dans au moins quatre manufactures : les ateliers du Louvre, ceux du Faubourg Saint-Marcel et de sa succursale d’Amiens, et celui du faubourg Saint-Germain.